#VendrediEcrit n°2 : Douveur angevine d'Elga Trotel.



Bonjour et bienvenue pour ce nouvel article de #VendrediEcrit ! 
Aujourd'hui, venez découvrir le premier Chapitre d'Elga Trotel que vous pouvez trouver sur Wattpad @TrotelElga et suivre sur Facebook en cliquant ici.

Elga se décrit comme, je cite : "une auteure du dimanche". Toujours un livre à porter de main, elle commence à écrire pour donner vie aux scènes imaginaires qui prenaient forme dans son esprit. Elga aime la romance spirituelle, culturelle, ainsi que connotée d'une autre dimension. Angevine et amoureuse de son cadre de vie, elle cherche, à travers ses écrits, à faire découvrir son "chez soi".

 Douceur angevine.

 Chapitre 1:

  Juliette sentit son cœur se serrer dans sa poitrine lorsqu'une énième annonce retentit depuis les hauts-parleurs de l'aéroport de Naples. Cettefois, elle lui était destinée.Les passagers du vol TO3828, à destination de Paris Orly, étaient invitésà rejoindre la porte d'embarquement. La jeune femme tenta malgré tout de faire bonne figure et hissa naturellement son sac de voyage sur l'épaule.
Nerveuse, Juliette s'avança en direction des hôtesses de l'air et tendit d'une main fébrile, billet et passeport. Ce n'était pourtant pas la première fois qu'elle prenait l'avion, bien au contraire. Depuis plus de deux ans, la backpackeuse sillonnait le monde, se déplaçait de gigantesques villes en hameaux chétifs, à l'aide de transport à la sécurité parfois douteuse. Il lui arrivait de se lever au petit matin sans savoir où elle dormirait le soir même. Durant son périple, des frayeurs, elle en avait connues. Pourtant, ses mains n'avaient jamais été aussi moites et ses pensées plus imprécises qu'à cet instant.
   Après un rapide coup d'œil jeté aux documents, l'hôtesse l'autorisa à franchir la dernière ligne de contrôle. Juliette s'empara des papiers qu'on lui rendait et, comme de coutume, les garda précieusement dans la sacoche dissimulée sous son tee-shirt. Tandis qu'elle empruntait le tunnel qui menait à la porte de l'avion, les doutes incessants la priaient, tantôt de faire demi-tour, invoquant le besoin presque sauvage qu'avait l'aventurière de se sentir libre; tantôt de se raisonner, à l'aide de souvenirs de jeunesse particulièrement attendrissants. Le cœur entre deux eaux, Juliette ne savait quel cap suivre. Prise dans le flot des voyageurs, elle se laissa embarquer sans aucune conviction.
A l'intérieur de l'A320, de nouvelles hôtesses, cheveux tirés et sourire figé aux lèvres, désignaient sommairement à chacun des passagers l'emplacement qui leur était destiné. Habituée à cette routine, Juliette esquissa un sourire de rigueur au personnel de bord avant de rejoindre la place qui lui était réservée, à l'arrière de l'appareil. Puis, elle déposa ce sac, qui contenait toute sa vie, au- dessus du siège où elle s'assit. A croire que pour se sentir complète, la jeune femme avait eu besoin de faire le vide, n'emportant avec elle que le strict minimum, qui lui avait suffi tout ce temps loin de son village natal.
-  Vous semblez nerveuse, remarqua un voyageur déjà installé près du hublot.

   L'homme au sourire charmeur et dont le visage reflétait une sagesse forgée par les rudes leçons de la vie, la dévisagea longuement d'un air amical. Droit dans son siège en simili cuir, il semblait détendu et serein. Ses tempes grisonnantes adoucissaient ses traits virils qui devaient charmer plus d'une femme. A cette réflexion, Juliette détourna son regard du visage du curieux et le déposa sur sa main qui, comme elle le soupçonnait, était ornée d'une alliance dont l'or vieilli dégageait fidélité et sincérité en amour.


-   Cela vous étonne? sourit-elle, amusée par cette remarque qu'elle n'avait plus entendu, à son encontre, depuis des années. Des tas de gens sont nerveux lorsqu'ils prennentl'avion.
-  Les premières fois sans doute, ensuite on finit généralement par s'y habituer. Mais vous, vous n'en êtes pas à votre premier vol.
Médusée par l'audacieuse, et néanmoins pertinente affirmation de son compagnon de voyage, Juliette fronça légèrement les sourcils. Et inspecta d'un air suspicieux cedernier.
-   Je n'ai aucun mérite, rit-il, mis à part celui d'être observateur. J'ai vu les écussons sur votre bagage. Vous avez bien raison, à votre âge j'aurais aimé pouvoir en faire autant. Vous êtes  à combien depays?

Un instant, l'aventurière tenta de lire au travers de l'expression envieuse de son interlocuteur et se demanda quelle jeunesse la vie lui avait réservée, pour que son regard reflète autant de regrets.
-  Quarante six avec l'Italie. Il n'est jamais trop tard pour voyager, vous savez, répliqua celle qui venait d'occuper son temps libre, assise sur le sol carrelé et froid de l'aéroport de Naples, à coudre ce dernier drapeau.

   En guise de réponse, l'homme émit un silencieux sifflement d'admiration avant de se tortiller et d'extirper son téléphone de la poche de son jean. Alors que les passagers continuaient d'affluer dans l'appareil, l'attention de la voyageuse fut attirée par un jeune couple. A peine plus âgé qu'elle, il embarquait avec son bébé, de quelques mois seulement, et s'installa dans la rangée voisine à la sienne. Elle observa l'homme déposer leurs valises au-dessus de leurs têtes, sa compagne gagna le hublot, et la petite, dans les bras de sa mère, s'agrippait fermement au tee-shirt rose pastel de cette dernière, de ses petites mains potelées. Cette attendrissante scène n'échappa pas à Juliette qui se replongea dans ses tumultueuses pensées. Il était encore temps de renoncer à ce retour, ou du moins, le repousser. Elle fixa avec envie et hésitation l'avant de l'avion. Soudain, prise d'un sursaut, elle se redressa alors que les hôtesses vérifiaient que tous les voyageurs étaient installés comme ils devaient l'être. Aussitôt, elle se ravisa,et fit mine de s'asseoirplus confortablement sur son siège.La confusion était totale.
   L'instant d'après, des vibrations émises par le moteur de l'engin indiquèrent que le décollage était imminent. Les minutes que mit ce dernier à rejoindre la piste - bien que cela soit un peu tard - Juliette mûrit définitivement la décision de quitter sa vie de baroudeuse et répondre à l'appel, toujours plus puissant au fil de ses voyages, de rentrer chez elle, en Anjou.
Hasard ou non, l'idée d'interrompre ce long voyage vint à l'esprit de la jeune femme au cours d'une excursion au Mont palatin, où la soif d'aventures avait cédé sa place à une solitude et une nostalgie grandissantes. Sans doute que ce détail n'échappera pas à son ami, Félix,professeur d'histoire passionné par sa région, qui, dans de pareilles circonstances, s'amuserait à réciter le célèbre "Heureux qui comme Ulysse" de Joachim du Bellay.
   Après des mois d'itinérance, la backpackeuse avait senti que ce périple réparateur n'avait plus lieu d'être. Il y a deux ans, poussée par une envie de se retrouver, elle avait abandonnée amis, famille et tout le confort de sa vie angevine, pour finalement être de nouveau frappée par un vide immense. Celui-là même qu'elle avait éprouvé lorsqu'elle avait tout plaqué.
Les pleurs du bébé, qu'elle guettait furtivement depuis le décollage, la sortirent de ses pensées. Cet être innocent, loin de de l'âge où l'on se préoccupe plus des apparences que de ce qu'elles dissimulent, rendait la passagère envieuse.
- Vous habitez Paris ? s'enquit son compagnon de voyage qui sentit Juliette réceptive à la discussion.
Interpellée, celle-ci adressa un regard à l'homme qui la dévisageait d'un air curieux et amical.

- Euh... non, et vous?

- Je me considère comme parisien depuis cinq ans maintenant, affirma-t-il.

- Et avant, vous vous considériez comme... ?

- Comme un grenoblois expatrié vers la capitale pour son job, affirma l'homme visiblement ravi de ce changement de vie. C'est difficile de se sentir vraiment chez soi. Mais maintenant, avec ma femme Géraldine et nos deux filles, je sais où se trouve mon véritable foyer.
Juliette sourit à cette révélation. L'unique "véritable foyer" qu'elle connaissait était celui de ses parents, cette petite maison en tuffeau et au toit en ardoise posée sur les bords de la Loire. Un doute s'installa dans l'esprit de la jeune femme. Un instant, elle ne savait dire si l'édifice bâtit par son père et décoré par sa mère était son foyer, ou bien si, le simple fait que sa famille y résidait faisait de ce lieu son véritable repère. Sans doute était-ce un tout. Comme le réconfort des bras de sa maman, qui la berçaient près de la cheminée en briques rouges assemblées avec soin par son mari; lorsque la fillette rentrait frigorifiée de l'école, les soirs d'hiver.
-  J'imagine que l'on se sent chez soi là où notre famille se trouve, pensa à haute voix l'aventurière.
- Quand on a autant voyagé que vous, je suppose que cette règle est un peu erronée.

   A ces mots, la passagère eut du mal à contenir son émotion. Certes, les voyages rythmaient sa vie depuis de longs mois, cependant Juliette gardait à l'esprit ses origines.
 
-Détrompez-vous, j'ai beau avoir visité des dizaines de pays, à chaque fois qu'une odeur titille


mes narines, qu'un aliments'aventure sur mes papilles ou qu'un paysageétincelle mes iris, mon cerveau fait immédiatement le lien avec mes souvenirs d'enfance..., bercée par la douceur angevine.
Elle ne put s'empêcher cette précision tant la nostalgie l'envahissait. Il était difficile de définir cette ambiance si particulière qui régnait dans les environs de la petite ville d'Angers, où Juliette se trouvait reconnaissante d'avoir grandi.
-Vous avez vécu à Angers, vraiment ? s'empressa de réagirl'homme.

Juliette fit face à son interlocuteur et acquiesça, impressionnée qu'un expatrié grenoblois, devenu parisien, puisse connaître une si petite ville.
-  Vous connaissez le coin ?

-  Je n'y ai jamais mis les pieds, commença-t-il avec une pointe de déception dans la voix. Mais cela ne devrait pas tarder, mon petit frère vient d'être recruté chez les Ducs. Gardez ça pour vous, l'annonce n'est pas encore vraiment officielle.
Un sourire s'immisça sur les lèvres de la voyageuse. Immédiatement, elle ne put s'empêcher de se remémorer les soirées passées au Haras avec ses amis. Derrière la rue du même nom, on avait dissimulé la patinoire de la ville, à quelques pas du Boulevard du Maréchal Foch . Depuis cette voie, l'accès à l'édifice se faisait par une allée qui donnait la sensation d'être coupé de l'agréable centre ville, où les supporteurs avaient pour habitude de célébrer les fins de matchs. Le Boulevard Foch et ses rues adjacentes abritaient de nombreux bars et restaurants en tout genre, qui donnaient satisfaction à ses habitants, partisans de l'épicurisme et volontiers chauvins.

-Il devrait s'y plaire, affirma Juliette d'un ton convaincu. Angers est une ville très agréable, fit- elle remarquer.

-A ce propos, avez-vous un bon plan à lui recommander ? Il débarque dans un mois, ce qui lui laisse peu de temps pour trouver où se loger.

Avant de répondre, Juliette fouilla dans sa sacoche et en dégota un morceau de papier chiffonné par les mouvements des longues heures de marche. L'homme comprit ce qu'elle était en train de faire et lui tendit un crayon qu'il sortit, tel un homme d'affaire, de la poche intérieure de sa veste.
-Tenez, c'est le numéro de mon amie Charlotte, elle travaille dans une agence immobilière. Je l'ai appelée hier et elle m'a déjà dégoté un appartement pour la semaine prochaine.
-Mon frère va être ravi, répliqua le passager en saisissant le bout de papier.

De son côté, Juliette imaginait déjà le sourire béat de sa vieille amie qui a toujours eu un faible pour les hockeyeurs. Quel beau cadeau de retour venait-elle de lui faire!

Voici la fin de ce premier chapitre ! Pour découvrir la suite, rendez-vous sur Wattpad sur le compte d'Elga Trotel !

Merci à elle d'avoir proposée son texte. Si vous souhaitez également partager vos écrits n'hésitez pas à nous écrire ici: lestribsaccro@outlook.fr 

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